Degré 27 : Clonerie humaine (suite du Degré 26)
A TF1, la cellule de crise brainstormait sec lorsque le téléphone sonna. Le Directeur décrocha.
- J’avais dit qu’on ne nous dérange sous aucun prétexte… Ah, d’accord. Passez-le moi… Oui, bonjour cher ami… Oui… Bien sûr… Mais… Oui… Oui… Vous avez entièrement raison… A bientôt cher ami.
Il raccrocha.
- Bon. Nos problèmes sont résolus. L’un des candidats ne souhaite pas de débat. Par souci d’équité sur le temps de parole, nous l’annulons purement et simplement de nos grilles. Nous diffuserons à la place un documentaire très intéressant de la Police sur les violences urbaines.
Tout le monde se leva en silence et quitta la grande salle de réunion.
18h50
Le Temps est comme un gros poumon. Il inspire et expire, inexorablement. Il insuffle la vie et exhale la mort.
Si le barman du wagon-restaurant a bien fait son boulot, Einstein devrait s’assoupir tranquillement d’ici peu. Bingo ! Un léger son de ronflement sort de sa bouche. Son veston est entrouvert. J’aperçois la tube. Je le remplace par le mien et vais vider le sien dans les toilettes. Le bruit de la chasse se mêle au leitmotiv des roues sur les rails. C’est fini. Mission accomplie.
Le Temps peut reprendre son cours habituel.
Samedi 5 mai – 20h00
PPDA ouvre son JT sur un drame. La découverte du cadavre de Nicolène Roysy dans un champs de colza, nue, écartelée, sa culotte enfoncée dans sa gorge, des traces de Taser disséminées partout sur le corps, un bulletin de vote à son nom dépassant de l’un de ses sexes. En effet, la France aurait pu élire une Présidente hermaphrodite. Sa Directrice de campagne, Madame Cheilet, apparaît à l’écran, maquillage fondu par les larmes.
- Nicolène incarnait le renouveau politique de ce pays. Une autre façon de voir les choses. Il est à croire que cela dérangeait certaines personnes.
- Qui croyez-vous capable d’un tel acte de barbarie ?
- Comprenez que si je vous le dis , je risque le même sort…
To be continued.